Nous créons l’avenir!
Nous changeons le monde: par la profession, la maternité, l’entreprise, l’inspiration, la créativité, la citoyenneté et l’activisme social. Par la beauté et l’amour.
Nous le rendons plus chargé axiologiquement, plus juste, meilleur. Nous ne tuons pas et ne faisons pas la guerre: nous sommes pacificatrices par essence. Nous portons et donnons naissance aux enfants — l’humanité de demain — et nous exerçons une influence fondamentale sur leur éducation.
Nous sommes femmes!
Hommes et femmes: sexe et genre
Le sexe est déterminé physiologiquement. Selon Karl Marx, “… se développe la division du travail qui n’était primitivement pas autre chose que la division du travail dans l’acte sexuel, puis devint la division du travail qui se fait d’elle-même”.
Les chercheurs en psychologie et en physiologie ont postérieurement constaté de nombreuses différences entre les sexes, une sorte de “division du travail” physiologique. L’homme est actif, il cherche à atteindre son objectif sexuel, tandis que la femme est réceptrice. Avec cela, la femme est capable d’avoir plus d’orgasmes, en un temps donné, que l’homme. Pour la femme, l’acte sexuel est plus psychologique que pour l’homme. Pour la femme, ce sont les relations qui l’emportent, pour l’homme c’est la victoire.
Toutes ces différences — ainsi que certaines autres — sont à l’origine de la notion de “genre” (angl. “gender”), forme sociale du sexe. Ce concept est parallèle à celui de “sexe”, le terme est introduit par Anne Oakley qui l’utilise pour la première fois dans son livre Sexe, genre et société (Sex, Gender and Society, 1972) qui a déjà connu une dizaine de rééditions. “Sexe” est un terme biologique, “genre” un terme psychologique et culturel. Le mot “sexe” renvoie aux différences physiologiques entre les mâles et les femelles, tandis que le “genre” renvoie à la classification sociale en masculin (“masculinity”) et féminin (“feminity”).
Le genre correspond aux attentes sociales à l’égard des autres et de soi-même qui sont associées aux rôles des hommes et des femmes. C’est le genre qui détermine la compréhension du “vrai homme” et de la “vraie femme” au sein d’une culture et d’une époque données.
En 1883, le grand philosophe allemand Friedrich Nietzsche a écrit dans son ouvrage intitulé Ainsi parlait Zarathoustra: Un livre qui est pour tous et qui n’est pour personne: “L’homme véritable veut deux choses: le danger et le jeu. C’est pourquoi il veut la femme, le jouet le plus dangereux. <…> Il faut que l’homme soit éduqué pour la guerre et la femme pour le repos du guerrier: tout le reste est sottise.” En même temps, dans la vie de Nietzsche lui-même, le concept de “femme-jouet” n’a pas du tout fonctionné. En effet, Lou Andreas-Salomé — une noble d’origine russo-allemande, l’une des premières femmes psychanalystes et une écrivaine exceptionnelle — non seulement n’est pas devenue le “jouet” de Nietzsche en rejetant sa demande en mariage mais, bien au contraire, a fortement influencé la vie et l’œuvre du philosophe.
Le concept de “femme-jouet” cesse progressivement de fonctionner dans de nombreuses cultures. Nous admettons que l’une des motivations les plus profondes des relations que l’homme entretient avec la femme d’aujourd’hui — éduquée et autosuffisante — reste cette fameuse récompense, “le repos du guerrier”, évoquée par Nietzsche. Messieurs, nous avons une bonne nouvelle pour vous: cette récompense est devenue encore plus précieuse, plus intelligente, elle est pleine d’énergie créatrice capable d’inspirer à des exploits sans précédent. En plus, vous n’avez plus besoin de tuer pour elle. Pour être partenaire d’une femme émancipée, il ne faut que de la sagesse, de l’amour et de la générosité.
Émancipation féminine: lignes de partage
Le développement de l’humanité comprend plusieurs révolutions de genre, et toutes elles concernent principalement l’émancipation féminine. Les hommes se sont révélés beaucoup plus résistants aux transformations sociales historiques. Ils ont toujours été et restent plus ou moins guerriers. Leur relation se construit sur la force, souvent sur la peur. Ils sont davantage guidés par la concurrence que par le souci d’établir des relations ou des partenariats à long terme. Les “cadavres des ennemis” les inspirent plus que le développement global de l’humanité. Faisons d’ailleurs une réserve concernant les exceptions, mais là il s’agit de la majorité, historique et physique. Les hommes sont tels quels, c’est une donnée qui reste immuable depuis plusieurs siècles.
Ainsi, les principales évolutions de genre ont concerné et concernent toujours le développement des femmes. L’émancipation féminine commence en 1405, lorsque Christine de Pizan publie son ouvrage La Cité des dames dans lequel elle présente des femmes vertueuses qui contribuent grandement au développement de la culture humaine. Viennent ensuite plusieurs siècles de lutte pour les droits féminins dans le monde et il faut constater à nos jours que ce mouvement est encore loin d’être achevé. Ce n’est aujourd’hui qu’on voit une évolution réelle vers de nouveaux horizons de développement de la femme qui change tout système dans lequel elle se retrouve, grâce à une vision stratégique de l’avenir, grâce à une mise en valeur d’un avenir meilleur pour nos enfants et toutes les générations futures.
Parallèlement aux avancées de l’émancipation — éducation des femmes, leur inclusion dans la vie sociale, mise en place de leur subjectivité économique — c’est comme si leur nature elle-même était en train de changer. La femme se transforme d’une semi-esclave, d’une domestique sexuelle, d’un corps portant l’enfant en une initiatrice de modifications du milieu social et économique, en une créatrice d’œuvres d’art, en une scientifique faisant de grandes découvertes, en une politicienne prenant des décisions difficiles. Bref, en une femme d’influence.
La voie de l’émancipation, ou de la “croissance” de la femme, est jalonnée de nombreux évènements marquants tels que l’obtention des droits électoraux et d’autres droits politiques, l’acquisition d’une indépendance économique, d’une liberté d’entreprendre et de gérer un patrimoine. Enfin, le droit le plus important: celui de disposer de son propre corps. Le développement de la médecine et de la contraception, le droit à l’avortement, la transformation de la culture de l’accouchement — tout cela a permis à la femme de contrôler ses capacités reproductives et sa sexualité. Elle a suivi une longue évolution depuis “la côte d’Adam”, partie intégrante de l’homme lui appartenant entièrement et privée de tout droit, jusqu’à un sujet à part entière des relations économiques et sociales doté de rôles complémentaires par rapport à ceux du “monde masculin”.
Hélas, cette émancipation féminine progresse de manière inégale sur la planète, chaque pays et chaque culture ayant leurs propres spécificités. Ainsi, en Arabie Saoudite, dans un pays économiquement prospère, les femmes n’ont obtenu le droit de conduire qu’en 2018 et de voyager seules à l’étranger qu’en 2019. En Afghanistan, en Iran et dans un certain nombre de pays africains, les femmes sont, jusqu’à ce jour, privées de possibilités de suivre une formation tout en faisant souvent l’objet de pratiques de mariage précoce et de violence systématique et généralisée. Ainsi, les positions de ceux qui continuent à considérer la femme comme une personnalité partielle, diminuée, inférieure, incapable de prendre des décisions de manière indépendante ou de gérer sa voix, ses biens et son corps, sont malheureusement toujours très fortes dans le monde entier.
Nous voyons un énorme potentiel pour l’émancipation des femmes dans les pays et les cultures où elles ne reçoivent toujours pas suffisamment de formation, n’ont toujours pas de droits de vote ou patrimoniaux, ne contrôlent pas pleinement leur corps. D’ailleurs, même dans les pays et les cultures où la femme a déjà acquis des droits civils et les exerce pleinement, nous voyons une ressource non moins importante dans le développement d’un nouveau catalyseur axiologique: la philosophie de l’influence féminine. N’est-ce pas la raison de la crise éthique des sociétés développés que la conscience d’une femme cultivée cherche toujours à trouver place dans le “lit de Procuste” des attentes et des modèles masculins? Mais, avant d’en accuser les hommes, nous devons faire de l’introspection et essayer de découvrir l’infini en nous-mêmes.
Danger de dévalorisation du genre
Actuellement, un certain nombre de pays et de cultures subissent une nouvelle transformation de l’attitude envers le genre. Le fait d’avoir atteint une égalité fondamentale des droits civils et du travail a fait naître une pratique erronée: on essaie d’effacer l’importance du genre en niant que c’est un facteur essentiel de l’autodétermination humaine, une base importante pour la réalisation personnelle et sociale. Il y a donc lieu distorsion des objectifs et du sens de la lutte pour l’égalité.
Nous voyons cette tendance comme une menace pour la continuité du code culturel de l’humanité car il est réalisé de la manière la plus axiologique et la plus sûre à travers les relations de genre, la famille, à travers les modèles comportementaux du père et de la mère.
Nous ne pouvons pas souscrire à cette approche qui cherche à présenter le sexe comme une restriction presque “honteuse” qui pourrait être surmontée grâce à de nouveaux rituels de communication paritaire poussant l’homme et la femme à ne plus respecter du tout la valeur et le potentiel du sexe opposé. Ainsi, par exemple, on commence à ignorer la beauté, cette ressource colossale de la femme qui nourrit à la fois elle-même et son entourage. À notre avis, il est insensé de nier, de “ne pas remarquer” la beauté.
Par ailleurs, nous considérons comme une illusion dangereuse cette interprétation du sexe et du genre, activement imposée aujourd’hui, comme faisant l’objet du libre choix. Nous comprenons qu’il existe un certain nombre de personnes dont le sexe biologique est en conflit avec leur genre et qui ont besoin de les mettre en accord. Mais ce n’est certainement pas une question de liberté de choix ou d’autodétermination de la majorité.
Nous constatons également avec regret que, dans un certain nombre de pays développés, le thème de la diversité des comportements sexuels et celui du transgenre sont activement mis en avant dans l’espace médiatique, incomparablement plus fort que les questions des relations familiales, de l’éducation des enfants ou de la réalisation du potentiel féminin.
Certes, grâce à notre intelligence et notre créativité, nous avons appris à prendre le dessus sur la nature, mais néanmoins nous en restons toujours une partie intégrante. Pour la grande majorité, la liberté individuelle se traduit non pas dans la lutte contre la nature, non pas dans sa transformation, mais dans la réalisation au maximum de ce potentiel intérieur fourni par la nature et les générations précédentes afin de laisser dans ce monde une trace matérielle et valorisante. Certes, les possibilités de l’humain sont infinies, mais vaut-il la peine d’employer tout ce potentiel pour tester les limites de la nature humaine?
Les relations homosexuelles sont une évidence. Nous voyons et respectons dans de telles relations l’affection, le courage, la capacité de rester soi-même. Cependant, notre manifeste s’adresse aux femmes et aux hommes qui s’identifient comme tels, à celles et ceux qui sont heureuses ou heureux dans leur hétérosexualité, qui se réalisent en distinguant les genres.
Notre manifeste s’adresse à la majorité, à celles et ceux qui créent des humains du futur au sein de familles ou de partenariats hétérosexuels. La voix de cette majorité est souvent beaucoup moins audible que celle des minorités moins traditionnelles, donc moins “ennuyeuses”. Notre manifeste est l’occasion de parler au nom de ces personnes à sexualité dite “traditionnelle” qui voient le potentiel de développement dans les différences de genre et dans le partenariat entre les genres. Nous sommes convaincues que c’est précisément la question des relations de genre qui constitue le tournant de la civilisation; c’est ici que se trouve la possibilité d’un essor géant dans le développement de l’humanité, de sa capacité d’être vraiment heureuse et bienveillante.
Certes, l’un des signes du développement de la société, de son humanisme et de sa cohérence axiologique est l’attitude envers les minorités, la capacité d’accepter l’altérité. Mais “coincés” dans des discussions stériles sur “la norme naturelle” ou sur le changement de sexe biologique, nous perdons souvent ce potentiel de réalisation des différences de genre entre l’homme et la femme qui peut vraiment changer le monde.
Quant à nous, nous le disons haut et clair: les hommes et les femmes sont différents! Nous constatons sans équivoque les forces féminines telles que: multitâche, intelligence émotionnelle développée, grandes compétences de communication, prise de décision multidimensionnelle, patience, évaluation à long terme des résultats de certaines actions, attitude raisonnable face au risque, refus de compétition, préférence pour des décisions gagnant-gagnant ou encore intuition développée.
Il serait insensé de ne pas apprécier les avantages inhérents à chacun des sexes, de prêcher une uniformité nominale en tout. La nouvelle règle selon laquelle l’homme n’ouvre une porte à la femme que si elle lui ouvre la suivante est l’un des nombreux exemples de ces étranges rituels inventés ces derniers temps et fondés sur la peur d’aller à contre-courant, d’être traité de “ringard” ou de “réac” en matière de sexe et de genre, d’être soupçonné de harcèlement sexuel. C’est une impasse dans la lutte pour l’égalité. C’est une égalité des sexes mal comprise. Il est insensé de jeter le bébé des différences avec l’eau du bain des manifestations d’inégalité. Ce serait une grande erreur.
Égalité des différents: égalité et équité
Nous avons déjà noté que la lutte pour l’égalité des droits civils entre les hommes et les femmes a donné des résultats significatifs et nous reconnaissons incontestablement le grand rôle et la justesse des philosophes tels que François Poullain de La Barre qui, dès le XVIIe siècle, constate que la position inégale de l’homme et de la femme dans la société est le résultat d’une soumission de la femme à la force mâle brute, et non pas d’une prescription de la nature.
Les droits politiques, l’indépendance matérielle, la possibilité de gagner de l’argent et d’en disposer –, tout cela modifie très sensiblement la position de la femme au sein de tout groupe social et, sans aucun doute, pour le mieux. L’égalité des droits économiques, politiques et sociaux est absolument indispensable.
Mais l’étude des manifestations contemporaines de la lutte pour l’égalité nous fait constater qu’elles sont souvent de nature quelque peu formelle. Ainsi, par exemple, au cours des cinquante dernières années, les pays d’Europe du Nord et d’Amérique du Nord ont atteint une parité quasi-totale entre hommes et femmes dans les domaines “traditionnellement masculins”, tels que la gouvernance politique ou la gestion d’entreprise. Cela a été possible, entre autres, grâce à l’introduction au niveau législatif de mécanismes de quotas — et c’est incontestablement un grand succès dans la lutte pour l’égalité des sexes. Or, force est de constater que les femmes occupant des postes de direction sont loin de participer toujours et réellement à la prise des décisions clés; on n’arrive pas toujours à trouver des candidates d’un niveau de qualification et de motivation requis par les dispositions légales en matière de quotas. Cela dévalue les acquisitions de la parité.
Nous considérons que des mesures formelles telles que les quotas ne sont utiles que comme intermédiaires, servant à inciter les femmes à augmenter leur niveau de professionnalisme gestionnaire, à atténuer la pression des stéréotypes, à aider les hommes qui ont concentré le pouvoir entre leurs mains à “s’habituer” aux femmes d’influence comme à un phénomène tout à fait normal. Mais le but ultime en est de parvenir à inclure les femmes dans la gestion des entreprises et des États par la reconnaissance de leurs qualités professionnelles et de la force unique de leur influence, et non par quota.
Il est très important de faire comprendre aux dirigeants, propriétaires et actionnaires d’aujourd’hui que l’influence féminine est un avantage concurrentiel unique et une ressource pour le développement durable. Du moins parce que ce sont les femmes qui décident de la majorité des achats, et non seulement dans le domaine des biens et services “féminins” mais aussi sur le marché automobile, dans le mobilier et l’immobilier, les matériaux de construction et les équipements ou encore le tourisme. Il est donc logique que ce soient les femmes décideuses qui puissent élaborer des stratégies de produits et de marketing efficaces destinées à un public féminin. Qui plus est, toutes les entreprises et structures politiques ont tout à gagner, par exemple, à ce que les femmes évaluent et prennent des risques différemment des hommes, comprennent souvent mieux que les hommes et prennent en compte les intérêts à long terme de toutes les parties prenantes, trouvent des solutions gagnant-gagnant, créent et maintiennent des systèmes de relations et des cultures d’entreprise productifs et harmonieux à la fois. Parce que oui, les différences entre les sexes peuvent créer des avantages compétitifs.
Ainsi, l’égalité des droits économiques, politiques et sociaux est une chose absolument nécessaire. Mais ce n’est qu’une base pour une influence fondée sur les différences. L’énergie d’un développement équilibré et durable réside précisément dans les différences.
C’est pourquoi nous aimerions porter l’accent sur une distinction subtile mais systémique entre les deux termes: “égalité” et “équité”. Le premier désigne une égalité numérique, souvent formelle; le second traduit les différences qualitatives, la nature inhérente des qualités et des ressources uniques de chaque sexe, l’authenticité et la justice qui en découlent.
Il existe bel et bien des sports masculins et féminins, par exemple, il n’y a pas d’équipes de football mixtes composé en proportion égale de femmes et d’hommes. Il n’y a pas non plus de parité dans le portage, l’accouchement, les soins primaires et l’éducation de l’enfant. En même temps, on adopte un peu partout dans le monde des lois interdisant l’emploi des femmes à des travaux dangereux et pénibles ou encore des lois visant à augmenter, moyennant des quotas, la proportion de femmes cadres. Et à juste titre. Le bien-fondé, une vision nette de l’objectif des transformations, leur limitation dans le temps et l’envergure — c’est ce qui devrait servir de base aux initiatives sociales, politiques et commerciales.
Nous sommes persuadées que les femmes exercent sur le monde une action qualitativement et axiologiquement différente de celle des hommes, il serait donc incorrect d’évaluer leur influence avec des critères du monde “numérisé” d’aujourd’hui.
Avec cela, lorsque la gent féminine ne cherche pas à accéder aux fonctions dirigeantes, ce n’est pas nécessairement par peur ou par manque d’ambitions sociales. La femme subit l’effet de plusieurs limiteurs stéréotypés tels que “le plafond de verre” ou “le plancher collant”. Mais elle peut ressentir son pouvoir d’influence ailleurs. L’influence par la gestion de ressources importantes, au sommet d’une entreprise, par exemple, en est une possibilité évidente — mais en aucun cas unique — de rendre le monde meilleur. Les femmes ont beaucoup plus de moyens d’influence, et nous devons changer la perception sociale des rôles de mère, de muse, de créatrice, les soutenir et les faire apprécier en créant ainsi une base pour un avenir harmonieux pour les générations futures.
Force et faiblesse
Une autre pratique mondiale, que nous trouvons erronée, consiste à considérer les femmes comme une minorité nécessitant une protection sociale spéciale. En effet, partout dans le monde, les femmes font l’objet d’une politique sociale particulière, au même titre que les handicapés, les personnes âgées ou les enfants. Or, nous estimons qu’il est inacceptable de mettre ces groupes sociaux sur le même plan et de les percevoir comme quelque chose de comparable.
Il est grand temps de nous repositionner et d’éradiquer cette perception de la femme comme de quelqu’un de nécessitant une attention publique particulière en raison de quelques contraintes sociales. Cette perception doit faire place à une évaluation adéquate de notre force et de notre potentiel.
Certes, la femme a besoin d’aide pendant la grossesse et le début de la maternité, notamment si l’on tient compte du fait qu’aujourd’hui, dans le monde, environ 320 millions d’enfants sont élevés dans une famille monoparentale constituée, dans la plupart des cas, d’une seule mère. Certes, pendant cette période, la femme a besoin d’un soutien supplémentaire, mais nous considérons qu’il est fondamentalement erroné d’identifier un tel soutien avec l’assistance aux groupes sociales vulnérables.
La femme n’est aucunement affaiblie par le fait de porter, mettre au monde et élever un enfant. Bien au contraire, au cours de cette période, sa force devient, comme jamais, flagrante. En effet, elle est en train d’accomplir la tâche la plus importante pour le pays et pour l’humanité toute entière: elle donne une nouvelle vie. Elle est en train de créer l’avenir. Ainsi, l’une des idées que nous défendons est de transformer le soutien à la maternité d’une aide sociale en rémunération du travail à part entière.
Dans certaines langues, la période de prise en charge d’un nouveau-né est appelée “congé” (congé maternité, congé parental d’éducation). Cela sonne comme si, pendant cette période, la femme quittait, abandonnait quelque chose de vraiment important. Demandez-vous si beaucoup aimeraient passer leurs vacances de cette manière: manque de sommeil, anxiété, fatigue physique et stress nerveux… Non! Voilà pourquoi nous insistons pour que le soutien à la maternité passe d’une allocation sociale à une récompense digne de ce nom. La maternité n’est pas une période de faiblesse mais une période de travail acharné et responsable pour élever et éduquer les humains du futur.
Le pouvoir de la femme est donc illimité!
Principes de la philosophie de l’influence féminine
Premier principe
L’influence n’est pas fonction de votre place dans la hiérarchie sociale
L’interprétation actuelle de l’influence sociale est prisonnière d’un esprit de caste. Seuls ceux qui représentent les couches supérieures de la hiérarchie sociale sont considérés comme influents. À notre avis, c’est faux et injuste.
Premièrement, les hiérarchies sociales sont souvent construites sur des modèles de succession qui ne nous disent rien sur la véritable influence sur le monde, voire parfois sur des schémas complètement illégaux et immoraux, comme dans le cas d’un État à pouvoir corrompu. Deuxièmement, le fait d’attacher l’influence non pas à l’individu mais à son statut prive ce phénomène de subjectivité. Or, nous sommes convaincues que seul l’individu et la libre réalisation de soi sont une source d’influence. L’influence est un choix délibéré et responsable d’une personne mature.
Certes, une position sociale élevée donne à son détenteur de grandes possibilités pour changer le statu quo, devenir un moteur de changements positifs, faire le bien. Le statut social est une opportunité et une responsabilité, mais pas encore une influence.
Deuxième principe
Les critères d’évaluation de l’influence doivent être qualitatifs et non quantitatifs
Mesurer l’influence en fonction de la place dans la liste Forbes, du nombre de subalternes ou d’électeurs, du chiffre d’affaires ou de la durée du mandat politique — ce n’est pas notre voie.
Dans Les Frères Karamazov, un personnage de Fiodor Dostoïevski dit: “je me refuse à accepter cette harmonie supérieure. Je prétends qu’elle ne vaut pas une larme d’enfant”. Selon nous, cette idée est tout à fait applicable à l’évaluation de l’influence. En effet, un pouvoir qui consiste à subordonner les intérêts d’autrui à ses propres intérêts, à déprécier l’autre ou à imposer des relations sexuelles forcées n’est pas de l’influence car cette dernière n’existe pas là où il n’y a pas de bien ou de création.
Pour évaluer l’influence, nous utilisons des critères qualitatifs. Il s’agit avant tout des valeurs que la personne en question apporte au présent et à l’avenir, de ce qu’elle laisse derrière elle, dans ses œuvres, dans ses livres, dans les souvenirs, dans les esprits. Ce n’est qu’en repensant l’influence à travers le prisme de critères qualitatifs qu’on peut créer une plateforme pour le développement durable et pacifique de l’humain et de l’humanité.
Troisième principe
L‘égalité des droits sociaux des hommes et des femmes est absolument nécessaire mais la stratégie de développement du potentiel féminin est dans l’authenticité de chacun des genres
L’agenda actuel du genre se concentre sur la lutte pour l’égalité des droits politiques et sociaux entre les sexes. Certes, des droits égaux en matière d’éducation, de rémunération du travail, de santé ou de suffrage sont absolument indispensables. Le droit le plus important pour une femme, partout dans le monde, devrait être celui de disposer de son corps et de choisir librement son partenaire.
Mais si on représentait l’émancipation et le développement de l’influence féminine sous la forme d’une pyramide pareille à celle de Maslow, alors l’égalité des droits se trouverait à sa base (par analogie avec les besoins physiologiques selon Maslow); ensuite viendrait le potentiel de différences entre les femmes et les hommes, enduite l’infini du pouvoir féminin, l’éthique, le sens de la perpétuation de l’espèce humaine et l’humanisme universel. En effet, l’égalité des droits n’est que la base des besoins tandis que les niveaux stratégiques d’influence féminine s’y appuient mais se trouvent bien au-dessus d’elle.
Nous sommes très reconnaissantes à celles et à ceux qui, au cours des siècles, ont consacré leur vie à cette grande cause et à celles et à ceux qui sont toujours à l’avant-garde de cette lutte. Nous sommes parfaitement conscientes que ce combat n’est pas encore gagné. Mais nous sommes là pour aller plus loin, pour trouver, montrer et réaliser à tous les niveaux stratégiques une influence féminine unique.
Quatrième principe
Les femmes ont de nombreuses voies d’influence; parmi les principales, nous distinguons celle de l’entrepreneur, du professionnel, du citoyen, du créateur, de la muse et de la mère
Nous distinguons ces voies par les ressources uniques de personnalité qu’elles rendent opérationnelles et par l’expression du résultat de l’influence. Les objets d’influence peuvent être des individus, groupes, communautés, entreprises ou États.
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